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 [Drame] Récit d'un homme ordinaire

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Esprit omnipotent
Hiroyuko
Hiroyuko
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[Drame] Récit d'un homme ordinaire Vide
MessageSujet: [Drame] Récit d'un homme ordinaire   [Drame] Récit d'un homme ordinaire Icon_minitimeLun 15 Fév - 12:17

Commentaires : ICI

Je vais vous raconter un moment des plus pénibles de ma vie, sans doute le plus cruel de cette existence qui ne fût qu’une succession d’échecs, de regrets et de déceptions.
Le regard hagard et sans vie, je ne ressemblais en rien à ce que j’avais pu être à mes vingt ans ; mes cheveux blanchissaient au fil du temps et je m’efforçais de masquer une calvitie naissante au sommet de mon crâne. C’était le signe que j’entrais dans la quarantaine, la période de transition entre le monde adulte et le troisième-âge, stade durant lequel notre corps subit un profond changement.
A cette époque, c’est-à-dire il y a cinq ans, j’étais comptable dans une grande firme pharmaceutique américaine, l’une de ces boîtes qui pompe le fric aux malades comme un vampire suce le sang de ses victimes. J’allais être promis à une promotion, récompense que je convoitais depuis bien trop longtemps. Ce poste m’aurait assuré une vie financière aisée, bien plus confortable que celle dont je disposais alors. Mon patron semblait m’apprécier énormément, me faisant des compliments agréables à l’oreille, des éloges qui traduisaient la sympathie qu’il me portait, disant à qui voulait l’entendre que j’étais son meilleur élément. Mes collègues étaient des plus attentionnés eux aussi, même si par moment, le travail aidant, nous perdions les pédales et nous subissions quelques prises de becs qui n’allaient jamais au-delà des paroles.

Je vivais à ce moment-là ce que l’on appelle le rêve américain. Je possédais une grande villa dont le garage abritait un bolide de collection, et je partageais mon logis et ma vie avec ma compagne que je m’efforçais de rendre heureuse du mieux que je pouvais depuis six années. Nous avions des projets à foison : nous voulions avoir deux beaux enfants et surtout nous devions nous marier, c’était la promesse que je lui avais faite dans un restaurant le jour de son vingt-septième anniversaire. De par cet acte solennel, je comptais lui prouver mon amour, celui que jamais aucune barrière n'aurait pu arrêter...
Nous entretenions de bons rapports avec ma famille et ces relations étaient plus prononcées avec mon petit frère, avec qui j’étais complice depuis l’enfance et à qui je confiais tous mes secrets et mes problèmes. Lui seul dans la famille savait m’écouter ; lui seul savait me réconforter. Lui seul…

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où mon téléphone sonna. Je répondis gaiement, mais changeai vite d’intonation. Une voix hésitante qui se prétendait être de la police engagea un discours pour m’annoncer une terrible nouvelle qui me poignarda en plein cœur. La voix m’expliqua calmement que mon frère avait été retrouvé mort sur le lieu d’une fusillade lorsqu’il sortait de son immeuble dans le but de faire ses courses du samedi. En raccrochant, après avoir reçu les condoléances de l’agent, j’étais dépité, détruit comme si une bombe atomique avait dévasté la belle cité qu’était ma vie d’alors. Tout bascula rapidement ; mon existence changea en un clin d’œil à partir de ce moment-là. Les relations que j’entretenais avec ma famille devinrent de plus en plus tendues et, dans un accès de rage incontrôlable, je manquais même de tuer mon père. Ma relation sentimentale avec ma compagne allait de mal en pis et les journées passées en sa compagnie filaient de dispute en dispute, dégradant l’atmosphère à l’intérieur de la maison. Le travail que je fournissais évolua très mal lui aussi, se dégradant comme ma situation de couple. Les compliments autrefois agréables de mon patron viraient à des reproches insupportables voire à des menaces de licenciement. Toute motivation que j’accordais à mon travail avait irrémédiablement disparu et après un mois, les menaces de mon supérieur furent mises en application et je fus licencié sans autre forme de procès, perdant ainsi ma promotion et ce qui me permettait de vivre dans ma villa.

Je devenais de plus en plus irritable avec ma compagne qui me menaçait de partir loin ; encore des menaces lancées qui ne me touchaient que superficiellement. Mais elle aussi les mit à exécution quelques jours après sa dernière promesse prononcée avec colère, me laissant seul avec une lettre en guise d’adieu et un emplacement vide dans le garage. Deux heures après son départ, le téléphone résonna de son cri strident dans la villa, me forçant à y répondre. Une voix, certainement habituée à ce genre de situation me tint un discours familier : la voiture que conduisait ma compagne avait été retrouvée encastré dans un arbre sur le bord de la route avec mon amour au volant, à quelques kilomètres de chez nous. Elle avait perdu la vie sur le coup, n’ayant pas supporté la violence du choc, mais ma tristesse ne s’arrêta pas là. Plus délicatement que lors de la première annonce, la voix m’apprit qu’il y avait eu deux victimes de l’accident à bord de la voiture… La suite me bouleversa intégralement, mes émotions touchant leur apogée lorsque j’appris que l’enfant qu’elle portait était décédé. Elle était enceinte et je ne le savais pas ; elle portait le fruit de notre amour et je ne lui ai jamais laissé l'opportunité de me l’avouer. Tous mes repères s’effondrèrent autour de moi à ce moment précis ; à cet instant à jamais gravé dans ma mémoire ils me quittèrent et la chance ne me serait plus jamais offerte de me racheter.

Le temps passait lentement, mais la vie continuait, me laissant désespérément seul avec ma tristesse. Une fête était organisée par mon « meilleur ami » qui voyait ma détresse depuis le départ ; il l’avait organisée pour me changer les idées, désireux de chasser ces souvenirs sombres de ma mémoire. Après plusieurs heures à m’expliquer les méfaits de la solitude après un drame comme celui-ci, je me suis laissé convaincre d’accepter de participer à la soirée et il me conduisit à sa villa au bord de mer, là où se déroulerait la fête. Deux heures après l’entame, il remarqua mon indifférence totale face à l’ambiance et au nombre imposant de personnes présentes, certainement averti par l’une de ses invitées qui avait tenté à plusieurs reprises d’initier une discussion avec moi. Bien décidé à ne pas me laisser dans cet était à une occasion comme celle-ci, il me prit à part et me mena à son bureau, à l’écart du reste des convives. Là, il ouvrit un tiroir et en sorti un petit sachet de plastique contenant de la poudre blanche ; je reconnu immédiatement de la cocaïne. Il en posa en quantité mesurée sur une table de verre, coupa le produit et le tassa en quatre bandes sur la surface froide. Il se pencha de son siège de cuir bleu, une sorte de paille de plastique dans une des narines et aspira l'une des bandes puis recommença avec l'autre narine avant de me tendre son outil de travail et de me dire : « Tiens ! À toi. Ça fait planer et avec ça t'oublieras rapidement tous tes problèmes. »
J'étais un peu réticent à l'idée de plonger dans cette apocalypse intérieure, mais mon état actuel ne me permettait pas de réfléchir plus longuement sur la question et c'est docilement et sans mot dire que je plongeais à pieds joints dans le monde de la drogue. Et c'était vrai ; sur le moment j'en oubliais tous mes problèmes... sur le moment.

J'y prenais goût à mesure que les jours défilaient et j'en consommais de plus en plus régulièrement. Et plus le temps s'écoulait, plus j'étais forcé de revendre des biens pour pouvoir m'en procurer, à défaut de travailler. J'étais tombé si bas que je fus même contraint de vendre mon logis, ma splendide villa pour déménager dans un taudis de banlieue. Je me suis rendu plusieurs fois en cure de désintoxication, mais je n'attendais pas bien longtemps après ma sortie pour retomber dans l'enfer de la drogue. J'étais devenu accro à force de plonger mes narines dans la poudre, mais je n'en oubliais pas pour autant les problèmes qui m'y avaient fait entrer ; au contraire mes problèmes s'intensifiaient et s'accroissaient du fait de ma dépendance à la substance. A cause de la drogue, j'ai perdu tout ce qu'il me restait : la santé, mais aussi la raison, et je sombrais lentement dans la folie, seul dans mon unique pièce, seul dans ma tête. La police m'arrêta à plusieurs reprises, car, par manque d'argent, j'effectuais des vols à la tire, des braquages de petits magasins et d'autres délits afin de pouvoir payer ma dose. Et un jour, ce qui devait arriver arriva. Une personne au mauvais endroit au mauvais moment et le meurtre suivait ; je brisais une famille tout comme j'avais brisé la mienne.

Cela fait bientôt deux ans que je suis ici, enfermé dans cet hôpital psychiatrique après mon jugement, devenant de plus en plus fragile à mesure qu'on me gave de médicaments. Je pense me souvenir qu'un soir je me suis endormi, et je crois que je ne me suis toujours pas réveillé car quand je cru l'être, je vis mon frère accompagné de ma compagne qui portait mon fils dans ses bras. Ils marchaient à ma rencontre dans un couloir fort éclairé et ils m'incitaient à les rejoindre. Je crois que ma folie est totale. Il me semblait qu'ils étaient morts, mais peut-être que moi aussi je le suis...
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